2011 : Conférenciers

Découvrez les conférenciers de l'Académie de la Couleur 2011

 

Fabrice GOHARD > Plaqués d’Or

 



La dorure du dôme des Invalides a exactement 22 ans, les Pégases du pont Alexandre III, nous les avons dorés en 1989, ils avaient disparus du ciel de Paris, beaucoup de monuments étaient devenus anonymes, la dorure nous les a rendus, cette technique est irremplaçable, affirme Fabrice Gohard... Mais, si pour restaurer notre patrimoine historique on remplace la dorure à la feuille d’or, par de la peinture dorée (ou bronzine) le résultat ne sera pas durable. Dans un premier temps, bien sur, tout le monde sera content parce que la bronzine brille bien et qu’on ne voit pas la différence avec l’or véritable. Pourtant, la différence est de taille : l’or est inaltérable et n’a besoin d’aucune protection, ni vernis ; l’or tout seul résiste aux intempéries, à la chaleur, au froid, la neige, la grêle. Nous pouvons faire confiance à la stabilité de l’or et non à celle de la bronzine qui va virer très vite au vert puis au marron et tout sera à recommencer. .. » La dorure à la feuille d’or est en effet un métier qui fait lui aussi partie de notre patrimoine vivant à sauvegarder. Le batteur d’or fabrique les feuilles d’or, le doreur les applique à la main. C’est-à-dire que les feuilles (des petits carrés de 84x 84mm) très fines (0,2micron) sont prises une par une en carnet. 22 opérations et apprêts ayant précédé leur pose. L’or utilisé est de très haute qualité : 23,5carats pour l’extérieur, 22,5 en intérieur.

Les Ateliers Gohard représentent aujourd’hui l’une des rares entreprises dans le monde à offrir une parfaite maîtrise de cette technique traditionnelle de dorure à la feuille d’or. A leur tête, Fabrice Gohard qui a succédé à son père Robert, le fondateur. Installés à Paris, depuis 1962, ils emploient une vingtaine de doreurs , pour la plupart formés dans l’entreprise et partageant l’amour de la dorure, du beau travail et ce, dans le plus grand respect des pièces qui leur sont confiées. Celles qui peuvent être démontées et transportées sont restaurées et dorées en atelier. Dans le cas contraire, la polyvalence du personnel permet d’exécuter le travail de dorure sur site. Certaines commandes peuvent ainsi donner lieu à des chantiers très spectaculaires comme celui du dôme des Invalides à Paris, qui a nécessité 550 000 feuilles d’or, soit 12,6 kg d’or. Du plus petit au plus monumental, les ateliers Gohard interviennent sur les monuments historiques, la restauration du patrimoine en France comme à l’étranger : Flamme de la statue de la Liberté à New York, dôme du Printemps Haussmann, Opéra de Rio de Janeiro, fontaines de la place de la Concorde, grilles du Jardin public de Bordeaux… Passionné d’art contemporain, Fabrice Gohard a doré de nombreuses œuvres : Pots dorés de Jean-Pierre Raynaud, Lames de la Liberté de Marc Couturier à Metz et Tokyo, Carpe de François-Xavier Lalanne Fabrice Gohard est le seul doreur ornemaniste à avoir reçu en 2010 le titre de Maître d’art, titre le plus prestigieux des métiers d’art, décerné par le ministre de la Culture, cette année-là, à 12 artisans d’art qui voient ainsi consacrés l’excellence de leur savoir-faire et la richesse de leur expérience. www.ateliers-gohard.com



François DELAMARE > Les Couleurs de l’Or


 

Par sa rareté, sa brillance, son inaltérabilité, et sa couleur, l’or est un métal qui a toujours fasciné et joué un rôle à part. Utilisé massif en tant que témoin de statut social, c’est sous forme de couches très minces qu’on l’emploie en décoration. Dans ces deux cas, l’ajout d’éléments d’addition permet de faire varier sa couleur. Mais il est bien d’autres façons d’obtenir une couleur dorée de manière plus économique. De l’impression sur emballages au vitrage extérieur collé habillant les immeubles, la gamme des techniques mises au point par l’industrie moderne est vaste.

François Delamare, ancien directeur de Recherches au Centre de mise en forme des matériaux de l’École des mines de Paris, a consacré une grande partie de son activité à l’analyse des couches minces et de la surface de matériaux, ainsi qu’à l’étude de leur comportement dans les contacts (adhésion, frottement). Parallèlement à ces travaux, il a développé une activité tournée vers l’étude de couches minces colorées, les couches picturales, qu’elles proviennent du domaine artistique (des peintures murales antiques aux œuvres contemporaines), ou qu’elles soient d’origine industrielle (peinture automobile). Dans ce domaine, il s’est tout particulièrement intéressé à l’étude des pigments, et a mis au point de nouveaux traitements de surface facilitant leur emploi en cosmétique. En 1999, il a publié Les matériaux de la couleur (Gallimard- Découvertes), ouvrage traduit en cinq langues. En 2008, il récidive avec une histoire des pigments bleus, Bleus en poudres, de l’Art à l’Industrie, 5000 ans d’innovations" (Presses de l’École des mines-Paris). Prix Prisme de l’Académie de la Couleur 2010



Bernard DAUVET > Batteur d’Or

 



Le battage d’Or (ou orbattage) est la réduction d’or ou d’alliages d’or en feuilles très fines (0,1 μm). Le batteur d’or utilise un alliage au cuivre (pour durcir légèrement le métal) et à l’argent (pour revenir à la couleur originelle) à 980 ‰ d’or. Les batteurs d’or à la Révolution travaillaient dans une centaine de manufactures qui employaient près de cinq mille personnes. Aujourd’hui, il n’en existe plus qu’une en France la maison Dauvet fondée en 1834, qui emploie une vingtaine de personnes.

Bernard Dauvet, le seul fabricant de feuilles d’or en France, incarne la 5ème génération d’une lignée au destin intimement lié au battage de l’or. Chez les Dauvet, en effet, l’amour du métier est, et a toujours été un lien plus fort que tout. Depuis, pour que vive et progresse le métier, les Dauvet choisissent de père en fils de lui consacrer leur existence. Le battage de l’or est véritablement inscrit dans les gènes familiaux. Et cela fait toute la différence pour produire la feuille d’or recherchée,où il faut autant de performances techniques que de qualités humaines. Références : fournisseur des feuilles d’or du dôme des Invalides, Le Signal (Chamonix), flamme de la statue de la Liberté (New York), dômes de l’Eglise Orthodoxe (Genève) … www.dauvet.fr



Marc SABOYA > Or Sujet

 



La découverte de la couleur et de son introduction en architecture. Marc Saboya est docteur en histoire de l’art contemporain, professeur à l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, spécialiste de l’architecture, collaborateur de la revue Le Festin A publié notamment "Fragments d’architecture contemporaine à Bordeaux -Ordre et désordre" (Le Festin, 2008)

 

 

 

Sophie LEDUC > Or terre

 


Les ocres du Colorado provençal est l’œuvre d’un mariage inédit entre le travail de la nature qui a façonné peu à peu la terre jusqu’à lui donner des couleurs jaunes, orangées, rouges et même violettes et l’intervention de l’homme qui, pendant près d’un siècle, a exploité ce minerai aux pouvoirs colorants exceptionnels >Sophie LEDUC est responsable Opérations et partenariat d’Okhra A publié notamment "Ocres du Luberon" (Edisud, 2010) association OKHRA Cofondateurs : Mathieu Barrois et Barbara Blin-Barrois Le Conservatoire des ocres et pigments appliqués est un centre sur la couleur installé dans une ancienne usine d’ocre, c’est-à-dire dans une usine qui a produit l’une des couleurs essentielles dans l’histoire universelle des arts. Situé au cœur du plus important gisement d’ocre du monde, à Roussillon, dans le Luberon, l’ancienne usine d’ocre Mathieu est un centre sur les matériaux de la couleur. Les 5 hectares du site de lavage des ocres ont gardé tout le caractère de cette industrie ; les 2000m2 des anciens moulins à ocre abritent aujourd’hui ce site de référence national qu’est le Conservatoire OKHRA, lieu de pratique et d’apprentissage de la couleur, ouvert toute l’année aux amateurs comme aux professionnels. Roussillon est l’un des plus beaux villages de France, grâce à la couleur de ses maisons d’aujourd’hui, façonnées par l’activité industrielle des ocres, d’hier >Le Conservatoire transmet et promeut les savoir-faire en proposant : des visites guidées d’expositions thématiques sur la couleur et le patrimoine ocrier, des ateliers d’initiation sur les techniques avec des artisans spécialisés, un comptoir avec tous les outils et matériaux nécessaires à ces techniques, une librairie, une bibliothèque et une matériauthèque avec tous les ouvrages et matériaux historiques de la couleur, une école scientifique sur les matériaux de la couleur, des manifestations et conférences toute l’année www.okhra.com


 

Catherine CHABRIERE > Or et In design

 



Il existe des matières capables de transmettre une couleur et d’en réfléchir une autre, c’est le cas des verres dichroïques Narima fabriqués par la société SCHOTT. Ils sont disponibles en 6 références dont un verre de réflexion or, et transmission bleue. Quelles sont leurs caractéristiques, leurs applications ? > Catherine Chabrière, chef de produits, au département Architecture+ Design nous décrira l’univers des possibilités offert par ces verres pour l’architecture, tant dans les applications extérieurs qu’intérieures. Parmi les entreprises ayant utilisé le verre Narima en France : magasins Anne Fontaine, façade du bâtiment de l’INSA de Rouen, l’architecte Andrée Putman, architecte Ateliers 234, mobilier du designer Hervé Van Der Straeten (Paris). La société SCHOTT est un groupe verrier international de 17 300 personnes existant depuis plus de 125 ans, présent dans 42 pays. Le département Architecture + Design conçoit des verres étirés, des verres à couches, à cristaux liquides, des systèmes d’éclairage par fibre optique en verre et Led… www.schott.com/architecture/french


 

Dominique CUVILLIER > Les Ors, des pharaons aux fashionistas

 



Couleur de parure par excellence, l’or a toujours été porté pour sa brillance solaire, sa puissance évocatrice, son pouvoir divin, son faste embellisseur, son attraction égotiste. Il ne cesse de quitter les rivages de la mode et du design au gré des saisons et des humeurs stylistiques. Valeur refuge ou signe ostentatoire, l’or s’inscrit dans le grand cycle des tendances, en touches délicates ou en aplats envahissants. Pour être une matière singulière, l’or n’en est pas moins une couleur plurielle aux perspectives infinies : décryptage de la diversité des ors et des tendances futures.

Dominique Cuvillier, secrétaire générale du Comité Français de la Couleur. "captologue", spécialiste en marketing des tendances, directeur de la web revue Trendmak.fr, écrivain : dernier livre paru "100 tendances d’aujourd’hui pour demain" (éditions du Chêne 2010). Ses sites : www.trendmark.fr www.lecaptologue.com www.cuvillierconsultant.com www.comitefrancaisdelacouleur.com



Marie-Pierre SERVANTIE > Quand la ville d’Or

 

 

L’étude des couleurs de Bordeaux a fait l’objet d’une recherche poussée qui met en évidence l’ambiance lumino-chromatique bien particulière de cette ville. Bordeaux, ville de pierre, a pu être nommée « ville grise, ville noire » mais aujourd’hui, à l’issue du travail réalisé par la chromo-architecte, Bordeaux se révèle par ses accents d’or, ce qui lui permet d’être qualifiée de « ville aurée… »

Marie-Pierre SERVANTIE, chromo-architecte dplg vit et travaille à Bordeaux dans le cadre de l’agence Architecture-Couleur qu’elle a fondée en 1983, spécialisée dans l’architecture et la couleur en environnement et urbanisme chromatique, l’une des rares en France à associer ces deux prestations. Grâce à ses recherches et expérimentations dans le domaine de la couleur, et à sa méthode spécifique d’analyse de la couleur, elle est en mesure de créer les chartes couleur, les schémas directeurs de coloration, les palettes et nuanciers pour répondre aux demandes spécifiques émanant de commandes publiques ou privées. Elle a également publié "Chromo-Architecture, l’art de construire en couleur" (ed Alternatives, 2007), cet ouvrage de référence, illustré par des projets, des chantiers, des réalisations concrètes, propose une réflexion à la fois théorique et pratique, sur l’application de la couleur dans l’environnement, l’urbanisme et l’architecture. www.architecture-couleur.com



COULEUR dans la ville

TABLE RONDE

Animée par Dominique THIBAUD, journaliste –réalisatrice indépendante, est spécialisée dans les domaines de la santé, le bien-être ,l’habitat et l’environnement. Après avoir travaillé pour les émissions santé de la 5ème chaîne puis présenté le Web mag santé de Medisite-TV sur Internet, elle collabore aujourd’hui à plusieurs magazines de la presse écrite grand public santé ou féminine ainsi qu’à la presse spécialisée du bâtiment, notamment le Webzine du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment). Parallèlement, elle est consultante pour le groupe QUALITEL dans le cadre du comité de pilotage constitué pour la création du Guide de la Qualité dans l’Habitat (mise en ligne prévue fin 2009). Elle est également auteure de 2 guides pratiques : Logez-vous écologique (Trédaniel Poche, 2007) et Not Fat ( Solar-Fitway publishing, 2004, sortie simultanée en Angleterre, Italie, France et Espagne). A noter qu’elle a animé la 2ème journée de la Couleur (10oct 2004) organisée à Bordeaux par Marie-Pierre Servantie et la Maison de l’Architecture.